
La proposition récente aux États-Unis d’imposer une taxe de 5 % sur les transferts de fonds effectués par des particuliers vers l’étranger, notamment par les migrants, pourrait avoir des impacts significatifs sur l’Afrique. Cette taxe vise à compenser une partie du déficit budgétaire américain et concerne environ 46 millions de travailleurs migrants, y compris ceux en situation irrégulière et avec divers statuts légaux.
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Impacts principaux sur l’Afrique :
- Réduction des montants transférés : Comme la taxe sera payée par les expéditeurs, de nombreux migrants africains pourraient réduire la fréquence ou le montant de leurs envois, ce qui diminuerait les flux financiers vers leurs familles restées au pays. L’Afrique reçoit environ 13 milliards de dollars annuellement depuis les États-Unis, avec des pays comme le Nigeria (5,7 milliards), l’Égypte (1,8 milliard) et le Kenya (1,2 milliard) parmi les plus concernés1.
- Effets sur les start-up fintech africaines : Les entreprises spécialisées dans les transferts d’argent, telles que Lemfi, NALA, Kuda et Moniepoint, risquent de voir leur activité affectée, surtout auprès des clients sans papiers, en raison des nouvelles contraintes réglementaires et fiscales.
- Risque de recours aux circuits informels et cryptomonnaies : Pour éviter la taxe, certains migrants pourraient recourir à des canaux non officiels ou aux cryptomonnaies, ce qui compliquerait la traçabilité des flux et pourrait accroître les risques liés à la sécurité financière.
- Double taxation et impact social : Cette taxe s’apparente à une double imposition puisque les revenus des migrants ont déjà été taxés dans leur pays d’origine. En fin de compte, ce sont souvent les familles pauvres bénéficiaires des transferts qui supportent la charge, ce qui aggrave leur précarité.
- Effet sur l’inclusion financière et les objectifs de développement : En augmentant le coût des transferts, cette taxe va à l’encontre des engagements internationaux visant à réduire les frais de transfert et à améliorer l’inclusion financière des populations vulnérables.
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En résumé, la taxe américaine sur les transferts de fonds vers l’étranger risque de réduire les flux financiers essentiels pour de nombreuses familles africaines, d’affaiblir les fintech locales, d’encourager le recours à des circuits informels et de freiner les progrès vers une meilleure inclusion financière sur le continent