Économie

En Afrique subsaharienne, 22% des médicaments sont contrefaits

Les médicaments contrefaits représentent un problème majeur de santé publique dans les pays en développement. Ils peuvent être dangereux pour les patients et ne pas traiter efficacement les maladies qu’ils ciblent. Selon un rapport publié par l’éditeur britannique de revues scientifiques et académiques Taylor & Francis Group, environ 22% des médicaments vendus en Afrique subsaharienne sont de qualité inférieure ou falsifiés.

Voici les points clés du rapport :

  • Prévalence : Sur les 7508 échantillons de médicaments analysés, 1639 ont échoué à au moins un test de qualité et se sont avérés inférieurs aux normes ou falsifiés.
  • Variabilité géographique : La prévalence la plus faible des médicaments de qualité inférieure ou falsifiés a été rapportée au Gabon (0,5 %), tandis que la prévalence la plus élevée a été observée au Malawi (88,4 %), suivi du Ghana et du Togo (75%).
  • Catégories concernées : Les antibiotiques, les antipaludéens, les anthelminthiques et les antiprotozoaires sont les médicaments de qualité inférieure et falsifiés les plus fréquemment signalés.
  • Facteurs contributifs : La faible régulation du marché de la distribution des produits médicaux, le développement du libre-échange, l’enregistrement insuffisant, la forte demande et les normes d’importation médiocres expliquent cette situation.

Responsable de la recherche à Access to Medicine Foundation, un organisme à but non lucratif basé à Amsterdam, Claudia Martínez, a qualifié ces résultats de problème majeur de santé publique. Elle a souligné que recevoir des médicaments de qualité inférieure ou carrément falsifiés peut entraîner l’échec du traitement et même des décès qui auraient pu être évités.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les médicaments falsifiés sont ceux dont l’identité, la composition ou la source est représentée de façon trompeuse, que ce soit délibérément ou frauduleusement. Les médicaments de qualité inférieure présentent des défauts tels que le sous-dosage, le surdosage ou encore l’instabilité de la substance active.

En 2023, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a estimé que le coût humain des médicaments falsifiés et de qualité inférieure s’élevait à 500 000 décès par an en Afrique subsaharienne. Il est crucial de renforcer la surveillance, la régulation et la sensibilisation pour lutter contre ce fléau.

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