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Sénégal : « Rien de ce qui a été promis avant la campagne d’anacarde n’a été fait »

Au Sénégal, les acteurs de la filière anacarde dénoncent que « rien de ce qui a été promis avant la campagne d’anacarde n’a été fait ». Elimane Dramé, président du Collège des transformateurs, a confié à l’Agence Ecofin que les mesures annoncées par le gouvernement en avril 2025, telles que la mise à disposition d’un stock de 6000 tonnes de noix de cajou pour les transformateurs, l’instauration d’une taxe de 32 FCFA/kg et une prime de 150 FCFA par kilogramme d’amande exportée, n’ont toujours pas été mises en œuvre. Les documents sont prêts mais restent bloqués au bureau du ministre du Commerce et de l’Industrie, sans explication claire sur ce retard.

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Cette situation provoque une grande inquiétude chez les industriels, qui constatent un manque d’organisation institutionnelle et une spéculation sur les prix. Le prix du kilo de noix de cajou, qui devrait être encadré, est en réalité fixé par la rumeur et atteint des niveaux très élevés, entre 900 et 1200 FCFA, ce qui rend la production locale non compétitive face à des produits importés du Bénin vendus à des prix plus bas.

Les transformateurs alertent également sur l’absence de comité régional de développement pour le lancement de la campagne, une tradition annuelle qui n’a pas été respectée cette année, et dénoncent la mainmise de lobbies étrangers qui achètent la matière première à des prix très élevés, privant ainsi les industriels locaux d’un approvisionnement suffisant à des coûts raisonnables.

Par ailleurs, la campagne 2025 est marquée par des tensions sécuritaires, notamment des attaques à main armée contre des collecteurs de noix de cajou dans le sud du pays, ce qui aggrave la situation déjà fragile de la filière. Ce climat d’insécurité menace la chaîne de valeur et la motivation des acteurs locaux, qui appellent à une meilleure protection et à une organisation plus stricte pour sécuriser les échanges et les financements.

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En résumé, malgré les annonces gouvernementales, les transformateurs sénégalais de l’anacarde font face à un manque d’appui concret, à une organisation défaillante, à une spéculation des prix et à un climat d’insécurité qui mettent en péril la campagne 2025 et la survie de la filière locale

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