
La diaspora africaine, forte de plusieurs millions d’individus à travers le monde, est souvent perçue comme un lien social et culturel avec le continent. Mais elle est aussi une force économique majeure. Les remises de la diaspora, ces flux d’argent que les migrants envoient à leurs familles, sont devenus une source de devises étrangère essentielle, dépassant l’aide au développement et les investissements directs étrangers. L’impact économique de la diaspora est colossal, et la question est de savoir comment maximiser ce potentiel pour un développement durable.
Un flux de capitaux colossal et résilient
Le volume des remittances en Afrique ne cesse de croître, démontrant leur importance capitale :
- Plus que l’aide internationale : Dans de nombreux pays africains, les transferts d’argent de la diaspora sont la première source de devises, surpassant de loin l’aide publique au développement (APD).
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- Une source de revenus stable : Contrairement aux investissements qui peuvent être volatils, les remises de la diaspora sont généralement résilientes. Elles ont même tendance à augmenter en période de crise ou de difficultés économiques dans le pays d’origine, agissant comme un filet de sécurité.
L’impact concret sur les familles et les économies
L’argent envoyé par la diaspora a un effet transformateur à plusieurs niveaux :
- Réduction de la pauvreté : L’argent sert souvent à couvrir les besoins de base comme la nourriture, le logement et l’habillement, contribuant ainsi directement à réduire la pauvreté et à améliorer le niveau de vie des familles.
- Investissement social : Les fonds sont massivement investis dans des secteurs comme l’éducation et la santé, permettant aux familles de payer les frais de scolarité ou les soins médicaux.
- Financement de l’entrepreneuriat : Une partie des remises est utilisée pour créer des petites entreprises, que ce soit une boutique, un service de transport ou un atelier artisanal, stimulant ainsi l’emploi local et l’économie informelle.
Défis et innovations pour maximiser l’impact
Malgré leur rôle vital, les remises font face à des défis :
- Des frais de transfert élevés : Le coût d’envoi de l’argent vers l’Afrique reste parmi les plus chers au monde, réduisant le montant final qui arrive aux bénéficiaires.
- Des canaux informels : Une partie des transferts se fait encore via des canaux informels, ce qui les rend moins sûrs et non mesurables.
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- Passer de la consommation à l’investissement : Le principal défi est de transformer ces flux d’argent, souvent destinés à la consommation, en un puissant outil d’investissement productif.
Pour y remédier, des solutions innovantes voient le jour :
- Les Fintech et le mobile money : Des plateformes numériques réduisent les coûts de transaction et accélèrent les transferts.
- Les « diaspora bonds » : Des pays comme le Nigéria ont émis des obligations destinées à la diaspora, leur permettant d’investir leur épargne dans de grands projets d’infrastructure.
- Les politiques incitatives : Des politiques qui encouragent l’investissement de la diaspora en offrant des garanties ou des avantages fiscaux peuvent canaliser ces flux vers des secteurs clés.
La diaspora africaine est un partenaire de développement irremplaçable. En rendant les transferts plus efficaces et moins chers, et en créant des outils financiers qui permettent à l’épargne de la diaspora de soutenir des projets productifs, l’Afrique peut transformer ces transferts d’argent en un moteur de croissance puissant et durable.