Le sommet Inde-Afrique, qui se tient à New Delhi du 26 au 29 octobre, sera certes le troisième du genre, mais il sera aussi celui des grandes premières. L’ambitieux Premier ministre Narendra Modi, élu en mai 2014, s’adressera à toute l’Afrique pour la première fois. À cette occasion, la diplomatie indienne a mis le paquet.
Contrairement aux deux précédents sommets (à New Delhi en 2008 et à Addis-Abeba en 2011), tous les chefs d’État et de gouvernement du continent ont été conviés. L’Inde a, de plus, court-circuité l’Union africaine, son interlocuteur privilégié jusque-là, en allant remettre ses invitations directement. Elle les a même parfois fait porter par des délégations de haut niveau, dont certaines étaient menées par le ministre d’État aux Affaires extérieures, le général Vijay Kumar Singh.
Mais plus de quarante chefs d’État et de gouvernement ont d’ores et déjà confirmé leur présence, dont le Sénégalais Macky Sall et le Gabonais Ali Bongo Ondimba
La proximité de ce sommet avec des scrutins cruciaux dans leurs pays respectifs (Côte d’Ivoire, Congo, Tanzanie ou Guinée) pourrait empêcher certains présidents francophones de s’y rendre. Mais plus de quarante chefs d’État et de gouvernement ont d’ores et déjà confirmé leur présence, dont le Sénégalais Macky Sall et le Gabonais Ali Bongo Ondimba. En 2008, l’événement n’en avait rassemblé que quatorze.
Un marché convoité
Si les relations entre les deux blocs sont anciennes, elles ont longtemps été principalement diplomatiques. Pendant la guerre froide, elles étaient fondées sur le mouvement des pays non alignés. À partir de 2000, elles ont davantage été tirées par le secteur privé indien, qui connaît depuis une forte croissance, gourmande en matières premières et en hydrocarbures. L’émergence de l’Afrique en a par ailleurs fait un marché convoité des entreprises indiennes, notamment dans le secteur des services et dans les industries pharmaceutiques et automobiles.
Face à son rival chinois, l’Inde, qui a pour ambition d’obtenir une place au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, souhaite renforcer ses liens avec l’Afrique pour peser davantage lors des réunions internationales
Si la sécurisation des approvisionnements reste la préoccupation majeure de New Delhi, les considérations politiques entrent de plus en plus en jeu. Face à son rival chinois, l’Inde, qui a pour ambition d’obtenir une place au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, souhaite renforcer ses liens avec l’Afrique pour peser davantage lors des réunions internationales.
Mais ce qui la rapproche aujourd’hui de ses cinq principaux partenaires commerciaux du continent (l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Angola, l’Égypte et la Tanzanie) sont surtout des liens historiques ou des ressources énergétiques. Il lui faudra donc dépasser ses alliances traditionnelles