Une marche prévue lundi par les principaux syndicats gabonais pour protester contre les mesures d’austérité touchant les fonctionnaires civils a été interdite par les autorités.
Cette marche « ne saurait être autorisée pour le moment, car cette même question est actuellement pendante devant la Cour constitutionnelle », a indiqué le ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha, dans un communiqué obtenu samedi.
Celles-ci visent à réduire la dépense publique dans un pays qui traverse une crise économique se traduisant par du chômage, de nombreuses grèves en raison de salaires impayés et des entreprises qui tournent au ralenti ou mettent la clé sous la porte.
Économiser 70 milliards de FCFA
Par ces mesures, les fonctionnaires civils les mieux payés devaient voir leurs salaires réduits. Mais, annoncée pour la fin du mois de juillet, la coupe dans les salaires a finalement été reportée.
Pour démasquer les fonctionnaires fictifs, le gouvernement a de même mis en place un système de « bons de caisse » par lequel les fonctionnaires doivent se présenter à la banque pour percevoir leur salaire.
Plus de 6000 emplois fictifs ont de cette manière été découverts en juillet, a annoncé le pouvoir.
Mais de nombreux fonctionnaires ont dénoncé des dysfonctionnements administratifs qui auraient empêché certains de recevoir leur bon de caisse.
Le gouvernement gabonais veut réduire la masse salariale afin d’atteindre un objectif global d’économie de 70 milliards de FCFA (106,7 millions d’euros) d’ici la fin de l’année sur celle-ci.
Entre 2008 et 2016, la masse salariale de l’État s’est accrue de 135%.
Législatives en octobre
Mais, comme le relève l’économiste gabonais proche de l’opposition Mays Mouissi, le secteur de la Défense nationale n’est pas concerné par les mesures d’austérité, alors que l’armée est « la première administration du pays ».
Un premier rassemblement contre l’austérité avait eu lieu début août à Libreville à l’appel des syndicats, rassemblant plus de 3000 personnes.