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« Jeune Afrique » publie son hors-série annuel sur les 500 premières entreprises africaines. L’algérien Sonatrach conserve la première place tandis que 32 pays, de la Côte d’Ivoire au Maroc, sont représentés dans le palmarès.

À l’heure où les institutions internationales évoquent le ralentissement économique de l’Afrique, le classement exclusif des 500 premières entreprises africaines publiées ces jours-ci par Jeune Afrique confirme cette tendance négative. En effet, pour la première fois en seize éditions, les revenus cumulés des 500 (calculés sur la base de leurs données financières pour 2013) reculent, perdant 1,8%. Depuis 2008 (année de stagnation), le total cumulé est tout de même passé de 567 milliards à 743 milliards de dollars.

Cette année encore, c’est l’indétrônable Sonatrach qui occupe le rang de plus grande entreprise du continent, avec 67,8 milliards de dollars de revenus en 2013. La compagnie pétrolière algérienne est suivie par sa « petite soeur » angolaise, Sonangol, avec 40,1 milliards de dollars de revenus. Sans surprise, l’Afrique du Sud occupe les places suivantes avec des entreprises de standard international comme le groupe chimique Sasol, l’opérateur télécoms MTN, ou la chaîne de distribution alimentaire Shoprite. Seules quelques entreprises marocaines (dont le holding royal SNI, la société de raffinage Samir ou le groupe OCP) viennent perturber un peu la domination sud-africaine.

42 sortants

Au final, la nation arc-en-ciel classe 160 entreprises parmi les 500, représentant 49% des revenus totaux cumulés. Viennent derrière l’Algérie (29 entreprises, 12,5% du total), le Maroc (71 entreprises, 9,1%), l’Egypte (39 entreprises, 6,2%), le Nigeria (25 entreprises, 6,8%) et la Côte d’Ivoire (29 entreprises, 2,1%). En tout, 32 pays africains (de la Mauritanie au Malawi, en passant par le Mali ou la RD Congo) classent au moins une entreprise parmi les 500 premières du continent.

Le secteur pétrolier reste dominant, avec 24,2% des revenus cumulés des 500, suivi des télécoms (10%), des groupes diversifiés (9,4%), des mines (8,3%), du commerce (8%) et de l’agro-industrie (7,1%).

42 entreprises, dont Atlantique Télécom Côte d’Ivoire ou la Société générale des travaux du Maroc, quittent notre classement. D’autres y font leur entrée ou leur retour, dont la compagnie minière congolaise Gécamines, le groupe familial algérien Condor ou l’Agence nationale des Ports (ANP) du Maroc.

Innovations

En dehors des classements habituels (les 500, les classements régionaux et sectoriels), Jeune Afrique publie pour la première fois dans ce hors-série un classement des 500 sur la base de la rentabilité (résultat net/chiffre d’affaires) ainsi qu’un classement des multinationales en Afrique.

Le classement par la rentabilité modifie largement la perception des 500 puisque les plus gros ne sont pas les plus rentables. Plusieurs sociétés minières se classement ainsi parmi les plus profitables du continent dont plusieurs filiales du groupe Randgold opèrant au Mali (Gounkoto et Loulo) et en Côte d’Ivoire (Tongon) ainsi que la compagnie minière mauritanienne Snim. Dangote Cement se classe également dans les premiers rangs avec une rentabilité exceptionnelle pour un groupe cimentier : en 2013, ses bénéfices (1,5 milliards de dollars) ont en effet représenté 63,1% de ses revenus.

Autre innovation de ce hors-série, Jeune Afrique mesure pour la première fois le poids financier des multinationales étrangères actives en Afrique. Un classement de 70 noms dominé par Trafigura, qui a réalisé en 2013 29,2 milliards de dollars de revenus sur le continent. A peine moins que Sonatrach et Sonangol. Trafigura est suivi de nombreuses entreprises pétrolières ou de négoce, de Glencore à BP en passant par l’italien ENI. Total est d’après ce classement le premier groupe français en Afrique, suivi d’Orange, Lafarge et CFAO.

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Enquêtes et décryptages

Dans ce hors-série, Jeune Afrique s’est aussi intéressé à l’évolution du secteur pétrolier africain depuis la chute des cours du baril, livre un portrait de Jean-Kacou Diagou, patron des patrons ivoiriens, ou du discret algérien Abdelmadjid Kerrar, fondateur du premier labo pharmaceutique privé au Maghreb. Ce numéro revient sur la bataille qui a opposé deux tycoons sénégalais du monde des affaires, vous propose une plongée dans le business de la puissante famille Kenyatta (dont l’un des membres est actuellement à la tête de l’Etat) et décrypte comment Alger s’est offert le contrôle de Djezzy. Ce hors-série consacre également de larges pages à une trentaine de femmes d’affaires qui font chaque jour l’économie africaine.

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