UNE VÉRITABLE ICÔNE POUR LA JEUNESSE GUINÉENNE
Source:
Au cours de l’interview, un passage très inspirant a marqué notre esprit. Selon ses termes : « La qualité d’un manageur, c’est de pouvoir choisir les meilleures compétences et de les mettre autour de soi. Aucun homme ne peut tout faire seul. Si tu cherches à avoir les gens qui sont compétents, tu leur mets à leur place en leur donnant ce qu’ils méritent, ils feront de toi quelqu’un d’extraordinaire ».
Suivez l’intégralité de son parcours avec l’un de nos reporters.
: Qu’est-ce qu’on peut retenir sur votre parcours académique ?
KPC : Je suis Kerfala Camara communément appelé ‘KPC’, né le 8 mars 1970 à Conakry. J’ai fait mes premiers pas à l’école primaire de Sig Madina, ensuite au 22 novembre à Fria où j’y ai fait une partie du secondaire pour terminer au collège de Coléah. Delà, j’ai débuté le lycée avant d’aller au ‘’Lycée Yimbaya’’ en sciences sociales.
Une fois à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, j’ai d’abord fait économie et finance avant de terminer en administration des affaires où je suis sorti avec un diplôme de maîtrise.
: Parlez-nous de votre premier emploi ?
KPC : Si je dois parler d’emploi, retenez que c’est de façon informelle. Je l’ai décroché depuis le collège puisque j’organisais des soirées culturelles ; c’était pour moi de l’auto emploi. C’est ce qui me permettait de joindre les deux bouts. C’est ainsi que j’ai continué jusqu’à la création de GUICOPRES.
:Qu’est-ce qu’on peut retenir sur la création de cette entreprise ?
KPC : Elle est née de mon initiative, suite à ma rencontre avec le professeur Mohamed lamine KABA, recteur de l’Université Gamal Abdel Nasser d’alors ; c’était en 1997. Il s’est avéré qu’il avait de petites prestations à faire au sein de la cour de l’Université. Cela m’a poussé à être très souvent à côté de lui pour gérer la situation et donc il était question de créer ma propre société pour que moi-même je m’en occupe.
C’est ainsi que je suis allé voir beaucoup de personnes pour m’aider à trouver de l’argent en vue de réaliser mon rêve. A l’époque, le montant à payer pour créer une société s’élevait à trois cent mille (300 000) francs guinéens.
Pendant quarante-huit heures, j’étais à la recherche de cette somme, mais en vain. Découragé, je rentrais à la maison lorsque j’ai vu un couple débarquer un écran téléviseur de leur voiture ; je leur propose de prendre en gage mon magnétoscope pour me donner cette somme, chose qu’ils n’ont pas accepté.
J’avais un frère qui aimait ce magnétoscope. A l’époque, l’appareil portait la meilleure marque du genre. Ce frère vivait à Sangoyah, tandis que moi j’étais à Cameroun. Je me suis endetté pour le transport, emprunté un minibus (MAGBANA) pour aller le rencontrer. Après l’avoir soumis la même offre que celle du couple dont je viens de parler, il m’a fait confiance et m’a remis deux cent cinquante mille (250 000) francs.
De retour à la maison, je suis parti en ville le lendemain. C’est dans un bar café, devant tous mes amis que j’ai écrit la dénomination de mon entreprise GUICOPRES.
De là-bas je suis allé à l’OPIP pour la création. Après je suis parti vers Professeur KABA pour lui dire que j’ai créé ma société. Son secrétaire qui était à l’époque Galema GUILAVOGUI et lui m’ont confié la tâche de faire le désherbage d’une partie de la cour de l’Université. J’ai réuni tous les jeunes du quartier pour faire l’activité.
C’est comme ça que GUICOPRES a démarré. Du premier au huitième marché, l’activité concernait uniquement le désherbage. Nous sommes ensuite passés au curage des petites canalisations et au ramassage des ordures.
Aujourd’hui je suis PDG du groupe GUICOPRES qui est composé de quatre sociétés à savoir :GUICOPRES BTP, GUICO MULTI SERVICES INTERNATIONAL (GMI), NALOU TRANSIT et la dernière KAKANDE IMMO.
:Pour quoi le choix du BTP ?
KPC : Toute activité d’être humain est liée à l’entrepreneuriat ; c’est pourquoi le choix du BTP. D’ailleurs, le BTP a été développé comme activité principale un temps après le début des activités. Mais au départ c’était une société de prestation, donc plusieurs activités peuvent se trouver dedans parce que quand moi je grandissais, j’ai vu que beaucoup de choses manquaient à la Guinée c’est-à-dire que les opérateurs économiques d’avant ne s’intéressaient pas aux choses qui pouvaient permettre à la jeunesse guinéenne d’évoluer.
L’environnement joue beaucoup dans l’éducation d’un enfant. Si vous avez des enfants, faites en sorte qu’ils partent au-delà de ce que vous êtes. C’est très important parce que ça leur permet de faire une comparaison entre eux et les jeunes de l’extérieur. J’avais remarqué que nos aînés d’alors n’avaient pas pensé à tout cela, c’est pourquoi j’ai préféré créer une société que peut embrasser beaucoup de choses. La qualité d’un manageur, c’est de pouvoir choisir les meilleures compétences et de les mettre autour de soi. Aucun homme ne peut tout faire seul. Si tu cherches à avoir les gens qui sont compétents, tu leur mets à leur place en leur donnant ce qu’ils méritent, ils feront de toi quelqu’un d’extraordinaire.
:Un parcours comme celui-ci est forcément parsemé de difficultés. Parlez-nous-en un peu plus ?
KPC : La valeur d’un homme se mesure par sa capacité à transcender les problèmes. Il n’y a pas d’existence sans obstacle. Les obstacles sont multiples et variés. Si je me mets à les citer tous, on ne pourra pas finir aujourd’hui. Mais tout ce que je sais c’est qu’un obstacle te permet d’avoir de l’expérience dans ta vie. Plus tu dépasses une étape, plus tu acquières une expérience te permettant de ne plus être confronté à ce genre de problème.
Je prends juste l’exemple d’un marché très important que j’ai eu en l’an 2000 de moins de cinquante (50) millions qui était payé par la banque mondiale. J’avoue que j’ai signé l’engagement avec cette structure de faire le travail et de le finir tout de suite. Sachant que ma voiture, achetée en 1998, tombait en panne de gauche à droite, quand j’ai reçu l’avance du démarrage qui était à trente (30) millions je suis directement allé pour acheter une nouvelle voiture. A cause de l’utilisation de cet argent, il m’a été impossible d’achever les travaux. Il a fallu que le maître d’ouvrage, un ami qui était dans cette structure, vienne se substituer à la place de ma société pour finir les travaux avec le reste de l’argent.
C’est pour vous dire que j’avais honte et je me demandais ce que j’allais faire pour résoudre ce problème. Dieu m’a envoyé cette solution et c’est à partir de là que j’ai décidé de ne plus jamais utiliser l’argent d’un contrat à d’autres fins, tant que le contrat pour lequel j’ai été payé n’est pas terminé. C’est l’une des difficultés que j’ai connues dans ma vie.
:Comment réussissez-vous à battre le record, étant donné que vous n’êtes pas le seul dans le secteur des BTP ?
KPC : Pour vous, j’ai battu le record en Guinée, mais tout ce que je sais, c’est que je suis prêt à tout faire pour améliorer la qualité de prestation de GUICOPRES pour permettre à la jeunesse guinéenne de savoir que la solution n’est pas ailleurs, qu’elle est sur place ici. Nous pensons que DIEU nous a donné la santé, la force de continuer à nous battre pour relever le défi car il y en a beaucoup dans notre pays et voir la sous-région.
:Quels sont vos projets futurs ?
KPC : Mes projets futurs sont entre autres :
– la PARTICIPATION ACTIVE dans l’amélioration des conditions de prestation de nos footballeurs, dans les différents complexes sportifs partout en Guinée .
-la PROMOTION IMMOBILIÈRE: Nous comptons nous investir pleinement dans la promotion immobilière par la modernisation de nos villes à l’image de celles que nous avons visitées et qui n’ont rien d’extraordinaire pour nous dépasser– La MODERNISATION DE NOS PRESTATIONS BTP; en formant le personnel.
:Parlez-nous de vos modèles
KPC : Mon modèle, je ne l’ai pas connu depuis le début, mais en cours de route : Steve JOBS. Il est vraiment un modèle pour moi. Quand j’ai lu et suivi un documentaire sur lui, je me suis dit que c’est ce qui me caractérise. Je suis comme lui sans savoir que c’est par là il est passé. Il n’était pas fondamentalement le créateur des choses mais il en faisait des imaginations et faisait faire par des compétences. C’était quelqu’un qui était vraiment croyant et optimiste.
:Quels conseils donnez-vous aux jeunes ?
KPC : Je ne conseille pas aux jeunes d’être comme moi ou plus, je leur instruis de travailler et de croire en l’avenir. C’est très important. Vouloir être comme quelqu’un, c’est de ne pas savoir quoi faire parce que la personne que tu veux imiter n’a pas choisi toutes les étapes qu’elle a franchies pour arriver là où elle est.
Votre perception du site ?
KPC : J’ai eu à consulter votre site une fois, quand on m’a informé de votre intervention sur la radio ESPACE FM dans l’émission « lesGRANDES GUEULES ». Je trouve que le contenu est bien. La forme est à améliorer et nous allons tous concourir pour vous assister.
C’est toujours important de promouvoir ceux qui ont amélioré leur passage et c’est ce que vous êtes en train de faire aujourd’hui.
www.modeledereussite.com: Nous vous remercions
KPC : C’est à moi de vous remercier