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CONAKRY : Capitale de la Republique de Guinee est la ville de la semaine

Conakry est la capitale de la République de Guinée. Son centre historique se situe sur l’île de Tombo, dans l’océan Atlantique. En 2010, l’agglomération comptait plus de 2 millions d’habitants, ce qui en fait la plus importante ville du pays : un Guinéen sur cinq vit à Conakry. Le territoire bâti a dépassé les limites de l’île pour s’étendre sur le continent, en particulier sur la presqu’île de Kaloum à laquelle elle est reliée par une digue. L’activité portuaire constitue de nos jours le majeur secteur de l’économie de la ville.

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Conakry AdministrationPays GuinéeGouverneurSoriba Sorel Camara [2014]DémographiePopulation1 667 864 hab. (2014)Densité3 706 hab./km2GéographieCoordonnées9° 32′ 53″ Nord 13° 40′ 14″ Ouest Superficie45 000 ha = 450 km2Localisation

Histoire

Le territoire où se trouve le Conakry d’aujourd’hui appartenait auroyaume de Dubréka. La région est alors occupée par les Bagas, qui avaient accueilli des Soussous, venus du Nord du Mandingue après la destruction de leur capitale sur le Niger en 1236 par Soundjata Keïta. Les côtes de la Guinée sont découvertes par les Portugais vers 1526 (Don Jorge de Meneses)[1].

La ville en 1912

En 1887, l’île est entièrement recouverte par une forêt de palmiers et de fromagers, dans laquelle sont répartis quatre villages : Conakry,Boulbinet, Krutown et Tombo (cédée peu avant par les Anglais aux Français). Sous la colonie française, Conakry devient la capitale de la colonie des « Rivières du Sud » en 1889, puis de la colonie de Guinée française en 1891 (« Guinée Française et Dépendances », colonie autonome placée sous l’autorité du Gouvernement général de Dakar).

De 1966 à 1972, l’ancien président ghanéen Kwame Nkrumah y vit en exil et y fonde une maison d’édition à sa gloire.

Monument du 22 novembre 1970. On y lit des maximes de l’époque, comme « La révolution est exigence » et « L’impérialisme trouvera son tombeau en Guinée »

En 1970, une troupe composée de plusieurs centaines de soldats portugais et de volontaires guinéens exilés tente de prendre Conakry par les armes. L’attaque est un échec relatif: des soldats portugais précédemment emprisonnés sont libérés du camp Ratoma et exfiltrés, mais la tentative de renverser le régime dictatorial de Sékou Tourééchoue. Les pertes humaines sont importantes (on parle de centaines de morts guinéens, sans compter les 92 condamnations à mort prononcées lors d’un procès par la suite), et donne le prétexte à l’instauration d’un climat de terreur.

En 1996, de violents affrontements entre militaires ébranlent la capitale. Le président Lansana Conté échappe à la mort en se terrant dans les sous-sols du Palais des nations.

En 2007, une grève générale et de violentes manifestations secouent Conakry et laissent plusieurs dizaines de morts sur le pavé.

En 2009, une manifestation se transforme en bain de sang (plus d’une centaine de morts, disparitions signalées, nombreux viols) dans un affrontement avec les forces militaires.

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Organisation

Après une tentative de décentralisation en 1991, Conakry regroupe à partir de 2008 les 5 communes: Kaloum, le centre-ville; Dixinn, où se trouve l’Université de Conakry et de nombreuses ambassades;Ratoma, connue pour sa vie nocturne; Matam; Matoto, qui héberge l’aéroport. Les 5 communes forment la région de Conakry, l’une des huits régions de Guinée, et elle est dirigée par un gouverneur. La ville est jumelée avec Cleveland (États-Unis). Population

La ville de Conakry connaît une croissance démographique soutenue. En 1958, elle compte 50 000 habitants; en 1980, 600 000; en 1983, 705 300; en 1996, 1 092 936; en 2008, 1 857 153 et en 2009 2 160 000 (soit une hausse moyenne annuelle de 4,52 % sur la période de 12 ans 1996-2008)[3].

Conakry est en territoire soussou, population de pêcheurs, dépositaire d’un riche folklore. Les visiteurs sont frappés par le caractère monumental et la grandeur de l’art baga. Sa principale divinité est « Mba » ou « Nimba » la déesse de la fécondité et de l’abondance. Son masque est promené à l’occasion des cultures (semailles et récoltes). Il est un buste taillé dans un bois massif, avec des macules plates et allongées. Sa coiffure tressée et dominée par un cimier médian surplombant un nez aquilin. Malgré l’influence du christianisme et de l’islam, cause profonde de la mutation de son art, le peuple « soussou » reste fidèle à sa culture et le masque est au centre des manifestations rituelles de la forêt sacrée.

La population peule, elle, est majoritaire dans la banlieue, notamment dans les quartiers populaires de Hamdallaye, Bambéto, Kosa, ainsi que dans les communes de Matoto et de Dixinn. Ses membres tiennent le commerce et dominent largement l’import-export, ainsi que le grand marché de Madina: c’est ce qui justifie d’ailleurs l’usage prépondérant du poular dans le négoce.

Langues

Français

En 2014, 42,1 % des habitants de Conakry de 15 ans et plus savent lire et écrire le français tandis que 43,6 % savent le parler et le comprendre[4].

Autres langues

À Conakry comme dans le reste de la Guinée prévaut une grande diversité de langues, en plus du français, dont les plus importantes étaient reconnues et enseignées durant la « Première République »: lesoussou, le poular et le malinké.

Économie

Conakry est la ville la plus importante de Guinée. Son statut de capitale lui confère une activité administrative importante, mais sa place dans les communications et l’économie en général est centrale. Un Conakryka moyen gagne en 2009 environ 600 000 Francs guinéensmensuels, soit 65 euros. La ville abrite de nombreuses usines : Coca-cola, Topaz, Ciment de Guinée, Coyah eau minérale, Savonnerie Diama. Depuis 2006 beaucoup de compagnie de télécommunication se sont implantés : MTN, Orange, Intercel, Sotelgui et Cellcom. Le secteur bancaire s’est aussi développé ces dernières années avec notamment Société Générale et Ecobank.

Infrastructures

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Le télégraphe est posé dès 1885 par la West African Telegraph Company (Freetown).

Une voie de chemin de fer reliant Conakry à l’intérieur du pays est envisagée dès 1889, mise en chantier dès 1900 et achevée en 1914, au prix d’un engagement lourd de la population guinéenne (salariée ou esclave)[5]. Le tronçon Conakry–Kindia est inauguré en 1904; Conakry–Kouroussa (sur le fleuve Niger) en 1910. Elle est toujours en service, bien qu’au ralenti: deux trains par semaine font l’aller-retour Conakry–Kankan.

Un port en eau profonde y occupe une fonction primordiale: de là partent l’alumine et les productions vivrières (bananes) qui enrichissent le pays.

En 1945, des travaux d’aménagement liés à l’exploitation minière (fer de Kaloum, découvert en 1904 au moment du percement de la voie de chemin de fer; bauxite de Los) sont engagés. En 1963, l’île de Tumbo est reliée à la presqu’île de Kaloum par une digue.

Aujourd’hui, les infrastructures conakrykas sont très déficientes: depuis 2002, en particulier, les délestages électriques sont quotidiens (coupures tournantes et aléatoires), l’approvisionnement en eau courante y est très irrégulier. Depuis 2007, le réseau routier est plongé dans le noir dès la nuit tombée

Les déplacements à l’intérieur de la ville se font par taxis collectifs et bus municipaux.

Conakry possède un aéroport international (Aéroport international de Conakry, dit Gbessia ou G’bessia, code AITA : CKY, code OACI : GUCY).

Le Palais du peuple (1967) est construit par les Chinois. Salle de spectacle et lieu de nombreux événements politiques.Le Palais des nations (1978) et 50 luxueuses villas de style mauresque sont construites pour accueillir une réunion de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), au coût de 62 millions de US$. Aujourd’hui, ce sont les dignitaires du régime, les organisations internationales et les assistants techniques qui occupent les villas. La mort du Président Sékou Touré cause l’annulation de la réunion de l’OUA. En 1996, le Palais est la cible de militaires mutins et bombardé à l’arme lourde, incendié et pillé. Aujourd’hui en ruine, il est l’objet actuellement d’une reconstruction.

Grande mosquée de Conakry

La Grande mosquée de Conakry (1982) est construite grâce à un don personnel du roi Fahd d’Arabie saoudite. C’est l’une des plus grandes mosquées de l’Afrique de l’Ouest.Le Musée national de Guinée (1960), avec des collections archéologiques et ethnographiquesLe Jardin botanique de Conakry (1894)La Cathédrale Sainte-Marie de Conakry (1928), siège de l’archevêchéLes bâtiments coloniaux de la capitale:la maison du Jardin Camayenne avec sa galerie tournante et son escalier en colimaçon en fer forgé et le Mausolée Camayenne, où les grandes personnalités guinéennes sont inhumées, dont Sékou Touréla Direction nationale des douanes (à l’entrée du port de Conakry, restauré en 1992, incendié en partie en 1996),l’Ambassade de Roumanie (en face du port aux conteneurs, bâtiment de 1895, il porte le nom de « Résidence de la belle brise », siège du « Secrétariat aux affaires indigènes » à l’époque coloniale, remarquable par son pignon en œil de bœuf)la Gare centrale de Conakry (1903)l’Évêché (près du marché Niger et de l’hôpital Ignace-Deen sur la Corniche Sud, récemment rénové)La nouvelle aérogare (1985), conçue par Paul Andreu

Tourisme

Le tourisme est peu développé à Conakry, comme le reste du pays, malgré la richesse des sites.

Les touristes tendent à visiter les îles de Loos (îles Kassa, Room, Tamara), sept kilomètres au large de Conakry, où se trouvent de belles plages et quelques facilités hôtelières. Lors de balades en pirogue, on aperçoit le pénitencier de Fotoba (la Guinée fut la seule des huit colonies de l’AOF à abriter un pénitencier.

La végétation de la côte Atlantique (mangroves, marécages, palmiers, cocotiers, forêts claires, savanes arborées…) représente un autre objectif touristique.

Enfin, les marchés de Conakry permettent d’y trouver tissus colorés (batiks et wax), sculptures, poteries, objets recouverts de cuir, calebasses, instruments de musique à percussion, et plein d’autre petit accessoire (bijoux en perle)

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